Découvrir Cambayrac
Edifices religieux et Monuments historiques
Les peintres Castel
Les 13 tableaux du chœur et des chapelles sont des œuvres signées Castel. Deux toiles portent en bas à gauche : Castel pinxit anno 1753.
On pouvait supposer, devant l'importance de la commande pour cette église, au milieu du XVIIIe siècle, que le travail n'était pas le fait d'un unique artiste.
Grâce aux travaux de recherche d'un de leurs descendants*, il s'avère que deux jeunes Maîtres-peintres : Jean-Thomas Caire, dit "Castel", né en 1658, qui décédera en 1769 et son frère Barthélémy (ou Bartolome) Caire dit "la Plaine", né en 1656, qui décédera en 1765, arrivent en France vers 1692. Ils font souche dans le nord du Lot, à Bannes, près de Saint-Céré.
Ils sont issus d'une famille de Maîtres-peintres reconnus : leur père, Jean-Baptiste Caire ou Cairo, né en 1618, a enseigné à Bologne, école concurrente de celle de Rome pour l'art baroque. Une rue porte son nom à Casale Montferrato, ville située entre Turin et Milan qui faisait alors partie du duché de Savoie.
Très vraisemblablement, les peintres qui peignirent les toiles de l'église de Cambayrac sont les fils de Jean-Thomas et petits-fils de Jean-Baptiste Caire : les frères Louis Cayre, dit Castel (1696-1769) et Barthélémy Cayre, dit Castel, (1698-1765) tous deux morts à Bannes. Ils signeront Castel.
Dans une vingtaine d'églises ou de chapelles du Lot ou du Cantal, on peut trouver quelque quarante toiles répertoriées de ces peintres.
* Ces informations ont été données par l'un de leurs descendants, M. G Cayre-Castel, ici remercié.
Les Oratoires
L'église de la Chaire de Saint-Pierre
Située au centre du village, l’église impressionne par son imposant clocher-mur à trois cloches, de forme inhabituelle, sans doute restauré au XVIIIe siècle, il est accolé, ainsi que sa tour d’escalier, à l’église romane initiale datant du XIIe siècle.
Remontons le temps……
L'existence d’une « villa » est mentionnée à Cambayrac dès l’époque gallo-romaine. Ce que laisse supposer le nom du village : Cambari-acum : la propriété, le domaine de Cambarius.
Peut-être l’église a-t-elle été construite sur le site de cette villa…. ??
L’église apparaît dans les archives dès 1306. La paroisse était alors liée à Trébaix, village voisin dépendant d’une commanderie templière de Lacapelle-Livron.
Plusieurs éléments permettent de dater l’abside et la nef du XIIe siècle. On peut remarquer les marques des tailleurs gravées dans les pierres en partie basse et, en levant la tête, quelques modillons sculptés sous la corniche. De l’extérieur encore sur toute la nef, on observe d’étroites baies romanes, dont certaines ont été murées.
Mais l’élément le plus curieux de cette église est à n’en pas douter le décor du chœur et des chapelles, remarquable par leur richesse, inattendu dans un édifice roman où la sobriété était de rigueur….
Un décor baroque……
Un curé fortuné Antoine de Testas de Folmont administra la paroisse de Cambayrac entre 1714 et 1756, dates inscrites sur son tombeau à droite de la porte d’entrée.
Dans son testament daté du 12 avril 1749, il chargeait son neveu de faire éxécuter les travaux qu’il avait prévus de manière très précise. S’inspirant des réalisations dans une paroisse voisine, il avait par exemple donné des indications pour la réalisation de la chaire ! Le choix des matériaux et des marbres de la région de Caunes (Aude) furent faits par le prêtre de son vivant. Les toiles des chapelles sont datées de 1753 et toutes signées CASTEL.
Dans le Choeur... ...
On notera l’ensemble baroque, riche et homogène, le maître-autel en forme de tombeau, en marbre polychrome, très courant au XVIIIe, l'imposant tabernacle en bois doré, la disposition des plaques de marbre polychrome, la corniche portant des « pots à feu ».
La toile centrale représente une Crucifixion, la Vierge à la droite de la croix, St Jean à gauche.
La chapelle sud, chapelle de la Vierge
Un retable de bois et marbre, un autel et des toiles enchâssées dans le marbre meublent cette chapelle.
La toile du retable représente la Dévotion au rosaire : la Vierge et l’Enfant Jésus tendent un rosaire à Ste Catherine de Sienne et à St Dominique, reconnaissable à sa chasuble blanche et noire, à la marque de l'étoile sur le front. Il est accompagné d'un chien portant un flambeau allumé symbolisant la défense de la foi.
Les toiles de cette chapelle représentent la Guérison du possédé, la Résurrection de Lazare, la Résurrection du Christ, l’Ascension et la Pentecôte. Peinture très lisible, s’inspirant des gravures populaires de l’époque.
La chapelle nord, chapelle du Sacré-cœur.
Le retable représente dans sa toile centrale la tentation de St Antoine, dit le Grand, reconnaissable à sa robe de bure, à la clochette posée à proximité et au cochon. Mais à cette scène courante de St Antoine, résistant au diable s'ajoute ici celle de St Michel le terrassant.
Les autres tableaux représentent des scènes de la vie du Christ : Nativité, Adoration des Mages, Présentation de Jésus au temple, et Tentation au désert.
Face au retable, une toile curieuse : la visite de St Antoine le Grand à St Paul ermite, au désert. Un corbeau leur apporte miraculeusement un pain. La représentation du « désert », endroit isolé, est courante dans la peinture.
On remarquera sur ces toiles récemment restaurées et donc bien lisibles, la présence du cochon qui pointe son groin à l'arrière de la robe de bure de St Antoine
Autres éléments particuliers……
Deux autres particularités dans cette petite église :
L’une nous renvoie aux Chevaliers de Malte, ordre militaire et religieux, dont deux croix en marbre noir dans un médaillon sont visibles sur les parois latérales de part et d'autre du retable au-dessus du Maître autel. Une autre croix de cet ordre est gravée dans le pavement du chœur.
L’autre est le reliquaire de Saint-Perdoux, situé dans une châsse, dans le chœur à gauche.
--------------------------------------------------------------------------------------------------------* Monument inscrit à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.
* Décor du chœur et des chapelles classé au titre des Monuments historiques.
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Oratoire de Saint-Perdoux
*** A 1300m au nord du Bourg, accessible par un sentier champêtre se trouve la fontaine de Saint-Perdoux, du nom d'un ermite local dont l'église paroissiale conserve les reliques.
Un modeste abri de pierre, flanqué d'un bénitier jouxte la source. On y voit une croix ornée de motifs trilobés, timbrée du titulus et datée de 1821.
On sait fort peu de choses sur ce Saint Perdoux, canonisé par la vox populi. Selon la tradition c'est lors de la translation de son corps, de Luzech à Cambayrac, à une date inconnue, que la source aurait miraculeusement coulé du rocher. On s'y rendait naguère en procession, notamment en période de sécheresse pour demander la pluie.
Si on ignore à quelle époque vécut Saint-Perdoux, on sait que ses restes furent déposés dans un nouveau reliquaire en 1676.
>>> La légende de Saint-Perdoux
*** Extrait du Bulletin de la Société des Etudes du Lot par Pierre DALON
Crédit photo
Cambayrac - Abris et Grand Chêne © Lot Tourisme C. Novello
Oratoire du bourg
*** Petite construction rustique, voûtée en berceau, couverte de tuile plate et abritant une croix aux bras trilobés sculptée en relief sur une dalle calcaire.